Page:Collectif - Heures du soir 03.djvu/85

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
79
— UN MARIAGE. —

session. Le vicomte suivit une route tout opposée. Il semblait uniquement occupé de madame de Frémy, et ses promesses d’avenir se rattachaient toujours au bonheur de sa future belle-mère. Madame de Golzan l’avait sans doute instruit du motif qui arracha le consentement de Berthe. Jamais il ne parlait de lui-même ; la vie intérieure de sa femme serait, à l’entendre, une existence de féerie, où ses désirs, à peine exprimés, s’accompliraient sans qu’elle rencontrât les regards de l’enchanteur. En vain cependant s’efforçait-on de cacher sous des fleurs les chaînes qu’on lui présentait ; Berthe sentait au-dedans d’elle-même de poignantes douleurs, des regrets sur l’avenir perdu qui lui apparaissait, dans son indépendance, préférable au joug doré que sa faiblesse avait accepté.

Un soir, plus accablée par ces mêmes pensées, seule, retirée depuis long-temps