sur la terre : nos chagrins, mis en commun, nous seront légers ; mais un jour, viendra où tu resteras seule. Au nom de cet avenir, ma fille, réfléchis encore avant de te livrer à une destinée qui m’effraie pour nous deux. »
Le refus de Berthe, prêt à s’échapper, resta inarticulé, lorsque sa mère lui parla ainsi. Madame de Golzan acheva de lui arracher son consentement, en faisant valoir l’intérêt de sa mère. Elle avait cherché à la séduire par ses propres impressions en lui parlant de l’enivrement qui suivrait cet acte de courage, des fêtes qui se succéderaient si actives, si animées, qu’elle aurait à peine le temps de voir son mari. Prête à échouer, elle s’aperçoit que sa seule hésitation tient à l’avenir de sa mère ; ce point de vue saisi, son esprit ne l’abandonne plus. Madame de Frémy privée de fortune, elle dont la santé est déjà