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— LE LIVRE DES FEMMES. —

Toutes les séductions de la vanité se réunissaient pour entraîner Berthe. La vicomtesse de Celnarre était, par le choix de son mari, proclamée belle entre toutes, par cela même qu’il avait demandé sa main.

Berthe repoussa d’abord les offres que sa mère lui transmit. Son cœur, disait-elle, ne pouvait pas accompagner le consentement qu’elle donnerait. C’était se vendre que d’accepter une pareille union. Madame de Frémy apprit alors à sa fille qu’il fallait se retirer à la campagne pour ne plus reparaître ; ses craintes étaient confirmées et leur fortune à jamais détruite. M. de Celnarre, seul instruit de ce malheur, avait offert de le réparer. « Si tu le refuses, ma fille, dit avec l’accent d’un profond regret madame de Frémy, je te verrai tomber dans une position obscure ou perdre ta jeunesse dans l’isolement. Tu n’as plus d’autre appui que moi