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— UN MARIAGE. —

Madame de Golzan vint, dans la soirée, auprès de ses parentes ; elle parla des personnes qui étaient dans sa loge. Berthe trouvait la laideur de M. de Celnarre effrayante. Soigneuse de prévenir toute impression défavorable, madame de Golzan profita du moment où sa cousine se trouvait dominée par la vanité pour faire valoir à ses yeux jusqu’aux défauts de M. de Celnarre.

« Ne riez pas de lui, dit-elle, son esprit fait oublier sa figure dès qu’on l’entend parler ; d’ailleurs, il est difficile dans ses jugemens, mordant à l’excès lorsqu’il critique. Toutes les femmes le redoutent et cherchent à lui plaire ; sa fortune est incalculable ; il a promis de la mettre aux pieds de la plus parfaite beauté qu’il rencontrera. Le croiriez-vous ? ajouta-t-elle avec négligence, l’absence de son suffrage fait perdre le premier rang. Plus d’une riche héritière aurait donné la moitié de sa dot