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— LE LIVRE DES FEMMES. —

semble quelque chose d’aérien, et la candeur empreinte dans ses traits rappelait en elle la céleste origine des habitans de notre terre.

Les éloges de madame de Golzan étaient intarissables ; elle paraissait orgueilleuse des succès assurés à sa cousine, la priait de marcher, d’entrer, de sortir devant elle, lui enseignait de nouveaux airs de tête, des mouvemens plus étudiés, pour donner de la grâce à ses poses. Une mère n’aurait jamais songé à ces détails. Madame de Frémy souriait en écoutant les leçons d’Isabelle ; Berthe assurait que sa timidité mettrait toujours obstacle à ce qu’elle perdît sa gaucherie provinciale. Cependant la vanité s’éveillait dans son cœur, séduite qu’elle était par l’admiration franche que lui témoignait une femme dont la réputation d’élégance et de bon goût rendait les jugemens sans appel. Madame de Golzan avait porté le soin jusqu’à