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— LE LIVRE DES FEMMES. —

lequel ses forces diminuaient cliaque jour. « Asseyons-nous ici, dit bientôt Clémence à son frère ; je me sens lasse. Avons-nous donc beaucoup marché ? » Elle regarda l’espace parcouru : « C’est plus de vingt fois la longueur de ma chambre : je deviens forte ; demain, j’irai plus loin ; aujourd’hui, c’est assez…

» Ah ! voyez, dit Clémence, lorsqu’elle lut un peu remise de sa fatigue, voyez en face de nous cette charmante jeune personne. Regarde-la, Arthur ; si ce n’est pas de ma part un acte de vanité, je crois que je lui ressemblais avant d’être malade.

— C’est vrai, répondit madame d’Esnelle ; je trouve entre vous les rapports les plus frappans.

— Ma vue Fa attristée, reprit Clémence : elle était riante lorsque je me suis assise, maintenant ses yeux me témoignent le plus touchant intérêt. Elle parle de moi à sa mère. Je voudrais la connaître : je suis