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— LE LIVRE DES FEMMES. —

et le nombre des encensoirs. Tout-à-coup son attention fut distraite par quelque chose d’étranger à la procession ; beaucoup de curieux remarquaient un jeune homme, portant un costume grec, qui se tenait agenouillé sur le perron de marbre de la maison en face de celle où se trouvaient les dames françaises. Il était beau, ce Grec ; il avait des cheveux bruns qui tombaient sur ses épaules ; son œil était grand et plein de flammes, et son profil droit et régulier rappelait (non pas à Adda, mais à bien d’autres) ces figures héroïques dont les poètes ont si souvent parlé, et dont tous les musées d’Italie conservent les types. Adda était émerveillée surtout de la veste noire, chamarrée de cordons d’or, que portait l’étranger ; de sa large jupe blanche, de ses bas brodés richement, et de sa chaussure de maroquin. L’enfant n’oubliait pas de faire remarquer à sa mère et à madame Beaumont le grand poignard dont le man-