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— LE LIVRE DES FEMMES. —

roterie, et peut-être pour montrer leur taille fine et leur corset de velours vert. Des carrosses aussi passaient dans la foule ; l’aristocratie italienne ne néglige jamais une occasion de se montrer à la plèbe qui aime à la voir et à l’applaudir.

Dans ce bon pays d’Italie, le marchand avoue encore qu’il n’est pas monstrueux qu’un homme habile un palais tandis qu’un autre homme loge dans une boutique. Les grands seigneurs reconnaissent leurs cliens dans la multitude, comme les patriciens autrefois les comptaient au forum. M. le duc passe-t-il ? Voilà des moines qui saluent, voilà des femmes qui font des révérences verticales et réitérées, voilà de jeunes muletiers qui viennent baiser la main de Son Altesse. Est-ce madame la duchesse qui arrive ?… Oh ! ce sont des viva, brava, d’un bout de la rue à l’autre ; et on s’entretient ensuite des belles pendeloques de diamans que porte la signora,