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— LE LIVRE DES FEMMES. —

mais sa mère la pressant plus fort contre sa poitrine, lui disait :

« Tais-toi… oh ! tais-toi, ma fille.

— Eh ! qu’avez-vous, ma mère ?

— Ce que j’ai ?… j’ai de violens désirs de t’embrasser, Adda.

— Vous pleurez, ma mère !

— Moi ?… non, je ris. Regarde. Je suis folle de toi.

— Qu’elle est drôle, maman ! » ajouta la petite Adda déjà toute consolée.

Après mille baisers, sa mère lui recommanda de s’endormir. Puis elle rentra dans sa chambre et se mit à genoux devant un fauteuil, et, la tête dans les mains, elle pleura beaucoup plus qu’elle ne pria. Que de choses, pourtant, à dire au Seigneur ? Mais par où commencer ?… Eh ! savait-elle ce qu’elle voulait cette femme ?

Mais, la première émotion passée, Valé-