Page:Collectif - Heures du soir 03.djvu/389

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
383
— MYSTÈRE. —

quet. Des fleurs pareilles à celles de la veille ! Oh ! le frisson la prit ; elle s’élança dans son appartement… mais elle emporta le bouquet. Sa femme de chambre entrait ; Valérie jeta les fleurs sur son lit et tira les rideaux ; puis elle dit à Nizza : « Je me déshabillerai seule ; allez, allez, Nizza. »

Une heure après, elle était encore debout devant ses bougies, les yeux fixés sur le bouquet magique, et la tête perdue dans la sphère des rêveries.

Une femme, un enfant et un poète, en pareille circonstance, croient tout possible. Valérie s’arrêta presque sérieusement à l’idée d’un sylphe ou d’un enchanteur ; elle dormit très-légèrement, on le pense bien, et encore ses rêves furent-ils remplis de jasmins, de résédas, d’œillets. Il plut des fleurs du plafond durant toute la nuit ; la chambre était encombrée de corbeilles… Ce ne furent qu’allées et venues d’esprits,