l’attirait sur le golfe. La barque vogua dans la direction d’Ischia, et en effet les tartanes de la pêche au thon ne tardèrent pas à se montrer sur la barre de l’horizon. Leurs voiles en triangles recevaient les derniers rayons du jour ; on les eût prises pour de la gaze lamée d’argent, tant elles brillaient. Madame de Vély voulut qu’on approchât à la portée de la voix des deux petits bâtimens, qui restaient immobiles faute de brise. Elle se plaça à la proue de la gondole, et demanda aux mariniers des nouvelles de la pêche.
« Misera ! misera ! lui répondirent les hommes des tartanes en secouant leurs filets.
— Comment !… pas un thon ?… reprit en italien madame de Vély.
— Uno, ma piccolo, signora comtessa.
— Un seul ! oh ! tant pis. À propos, vous m’avez apporté hier un poisson superbe et d’une singulière espèce : en voici le prix.