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— LE LIVRE DES FEMMES. —

ment ébranlée que mon premier besoin est le repos. Renvoyez donc cette lettre à M. de Seignelay et dites-lui qu’il ne s’offense point de mon refus. Ma résolution étant inébranlable, je ne veux rien entendre qui puisse m’émouvoir. »

Je reçus plusieurs lettres d’Arthur, qui, sans doute bien surveillé par Roger, ne prit point sur son orgueil de venir ostensiblement chez moi. Cependant une nuit j’entendis le galop du cheval de M. de Seignelay. Je me levai doucement et je le vis essayer d’ouvrir le secret de la grille : mais je l’avais fait changer. Ce moment fut bien dangereux pour ma faible raison ; néanmoins j’eus le bonheur de n’y point céder, et j’arrivai, si ce n’est sans effort, du moins sans désespoir, à un état de résignation qui me permit de fixer mon sort.

Je m’occupai de vendre ma petite terre, et Mathilde quittant Paris pour suivre un vieil oncle dont elle héritait, je me sentis