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— LE LIVRE DES FEMMES. —

épargner le remords ; mais elle est finie pour l’amour, cette vie que vous avez dédaignée. Je ne viens point vous écrire tout ceci pour ranimer un sentiment qui n’aurait plus ni chaleur ni entraînement ; vous ne pourriez plus m’abuser, mais vous pourriez me faire beaucoup souffrir. Je viens donc vous rendre votre liberté et reprendre la mienne, la mienne que je ne confierai plus à un sentiment passionné. Adieu, Arthur, adieu, ne méprisez point les vœux que je forme pour votre bonheur. »

Après avoir écrit ce billet, que je ne relus point dans la crainte d’ébranler mon courage, j’en adressai un autre à Mathilde, pour l’avertir que je partais pour la campagne. Elle vint m’y rejoindre le surlendemain et me trouva souffrante mais résignée.

« M. de Seignelay a reçu votre billet et la corbeille que vous lui renvoyiez, me