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— UN MARIAGE. —

ser la magie de sentiment qui, se dévoilant pour la première fois à son cœur, lui montre une seconde vie dans la vie.

La réputation du comte de Bresseval donne un nouvel attrait aux paroles surprises par madame de Golzan ; mais en même temps elle l’effraie sur la difficulté de porter atteinte à sa liberté. Pendant la longue absence du comte, la marquise d’Esnelle est devenue, par le mariage de son neveu, tante de madame de Golzan. Madame d’Esnelle lui a souvent parlé du comte de Bresseval qui, depuis son retour, a repris son rang au milieu du petit nombre d’amis choisis que la marquise réunit chaque jour. Ce cercle n’a pas répondu aux habitudes de madame de Golzan ; elle s’y montra peu d’abord. Quelques avis dictés par la saine raison de madame d’Esnelle blessèrent son orgueil et l’éloignèrent tout-à-fait de la société de sa tante.