Page:Collectif - Heures du soir 03.djvu/338

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
332
— LE LIVRE DES FEMMES. —

» Aussi écoutez-les s’étendre sur l’inconstance des femmes, faire de belles phrases sur ce qu’elles ne peuvent aimer long-temps, tandis que ce sont eux au contraire dont l’imagination se démonte à la plus légère altération de notre teint, à la maladie plus petite qui nous ôtera notre fraîcheur ; et puis voyez-les passer indifférens devant la tombe de celle qui fut leur idole, ne pas même y jeter ni une fleur, ni un souvenir. Et qu’elle se garde surtout, la folle qui fit tant de sacrifices, qu’elle se garde d’aller demander le plus petit service, la plus légère preuve de dévoûment à celui qui rampa à ses pieds pour obtenir un sourire ! heureuse encore s’il ne déverse pas le mépris sur la faiblesse dont il profita ! En Italie, au contraire, deux êtres qui se sont aimés s’avouent avec bonne foi qu’ils n’ont plus d’amour, se quittent sans éclat, sans humeur, mais jamais sans amitié. Tout cela parce que