Page:Collectif - Heures du soir 03.djvu/336

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
330
— LE LIVRE DES FEMMES. —

reçus quand j’étais plongée dans le découragement et l’irrésolution : nous nous embrassâmes avec plaisir, car, n’ayant rien à nous envier, nous nous aimions assez sincèrement.

« Vous êtes changée, me dit-elle avec amitié.

— Et vous bien embellie, Mathilde ; jamais je ne vous vis si fraîche ni si jolie.

— Oui, reprit-elle en souriant, ce voyage d’Italie m’a fait grand bien, et j’en reviens guérie.

— Entièrement ?…

— Tout-à-fait. Les médecins m’assurent même que jamais ma poitrine n’a été attaquée. »

Nous nous trompions ; elle me parlait de sa santé, je songeais à son amour. Mathilde reprit :

« Je me suis beaucoup amusée en Italie ; cependant je vous ferai grâce de ces descriptions qu’on trouve partout, je ne