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— UN MARIAGE. —

la moindre part à l’exagération ou à la flatterie. Un second coup d’œil désenchanta la vision. Madame de Golzan vit la tête de M. de Celnarre s’avancer entre celle du comte et celle du jeune homme. L’expression de jalousie haineuse et sardonique qui contractait son visage la fit tressaillir : ses yeux se fermèrent involontairement, comme à l’aspect d’un danger inattendu.

Son tour était venu de danser. Inquiète sur ce qui allait se dire encore, elle quitte sa place avec regret. Cependant la danse lui offre un nouveau moyen de briller. Le son de la musique semble murmurer à son oreille les louanges qu’elle voudrait entendre. La figure est finie ; son attention redouble… M. de Celnarre n’est plus là. Quel bonheur !

« …J’aurais mieux aimé ne pas le savoir, répondait le comte ; mais sans vous le charme se serait rompu de lui-même. Le premier acte de vanité, une conversa-