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— LA PREMIÈRE RIDE. —

mais je ne veux pas vous la dire : elle vous donnerait encore des armes contre moi.

— Non, ma parole, non ; vous n’ignorez pas d’ailleurs qu’elles ne me sont pas nécessaires pour combattre votre goût et votre mariage. Il ne peut plus se rompre ; mais je voudrais du moins que vous vous arrangeassiez pour en être le moins malheureux possible. Parlez, parlez donc, car vous savez bien que je pense que si la tromperie est permise en amour, je demande la plus grande confiance en amitié ; allons, ne me cachez rien.

— C’est bien peu de chose, reprit Arthur avec embarras ; mais cependant je fus frappé et mécontent de me sentir si désenchanté par une bagatelle.

— Eh bien ! achevez.

— Eh bien, vous saurez qu’en revenant de la campagne, le temps était sec et froid ; madame Derby me proposa de quitter la voiture pour marcher un moment ;