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— LE LIVRE DES FEMMES. —

gemens que j’avais ordonnes pour l’embellissement de mon parc et de ma maison ; mais il me répondit qu’il s’en rapportait parfaitement à mon goût, et nous nous mîmes en route.

L’air était piquant, même froid ; le soleil dardait, vif et âpre, plus incommode que chaleureux, et cette réverbération qui tombait sur des arbres dépouillés, sur une route aride, sans gazon et sans fleurs, jetait dans l’âme je ne sais quel malaise que nous ressentîmes amèrement. Nous avions une longue côte devant nous, je proposai à M. de Seignelay de la monter à pied. Je me trouvais fort éprouvée par le vent ; je sentais mes lèvres pâles et légèrement gercées ; mes cheveux, qui avaient été relevés avec beaucoup de négligence et qu’un vent glacial acheva de déranger entièrement, encadraient mal sans doute ma physionomie ; enfin, je devinais que je n’étais nullement à mon avantage ; que je ne devais pas être du tout