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— LA PREMIÈRE RIDE. —

là pour jeter le ridicule et la froideur sur nos expressions et nos projets ; enfin, je retrouvai M. de Seignelay presque aussi tendre qu’avant le moment où son parent vint se placer entre nous. Seulement il parut contraint et embarrassé quand je lui demandai ce qu’il avait fait pendant les trois jours qui venaient de s’écouler et qui m’avaient paru si tristes et si longs sans lui.

Il balbutia quelques détails où je ne découvris aucune apparence de vérité ; mais je n’osai le lui dire ; hélas ! nous n’en étions plus à cette confiance entière et intime qui fait penser tout haut et ne permet pas la plus légère dissimulation. Je remarquai même qu’il ne trouvait plus si courts, si intéressans ces petits détails sur lesquels il appuyait naguère avec tant d’insistance et de plaisir, et il fut le premier à me rappeler que nous devions partir de bonne heure pour arriver avant la nuit à Paris. Je désirais pourtant lui montrer quelques chan-