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— LE LIVRE DES FEMMES. —

les défauts de mon mari moins funestes à son bonheur et au mien. Non, j’avais, ainsi que beaucoup d’autres femmes, considéré le mariage comme une fête qui n’entraînait aucun devoir, aucun acte de raison ; et du moment que l’instant des épreuves fut arrivé, je m’étais faite frivole et égoïste pour y échapper.

Ces réflexions tristes, mais si profondément vraies, je ne pus les chasser pendant le temps que je demeurai seule à la campagne ; et une sorte de découragement contre le sort, de lassitude des événemens que j’avais le plus désirés, ne me quitta plus. Aussi quand Arthur vint me chercher le quatrième matin, il dut être frappé de l’expression de tristesse répandue sur ma physionomie. Cependant peu de momens s’écoulèrent sans que le charme attaché à sa présence ne revînt se faire sentir, et nous parlâmes avec assez de confiance de notre avenir. Roger n’était pas