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— LE LIVRE DES FEMMES. —

Je partis. Roger et Arthur m’accompagnèrent une partie du chemin, et il fut convenu que le dernier viendrait me chercher le quatrième jour, de bonne heure pour revenir à Paris ; nous n’étions pas dans une saison où il fût agréable de se trouver tard en route. Il m’avait même fallu des affaires que je ne voulais confier à personne, pour que j’allasse à la campagne à cette époque de l’année ; c’était au commencement de mars, et ce voyage m’était pénible. Mais ce fut quand je me trouvai seule dans cette maison où je m’étais mariée au milieu de ma famille et avec cette imprévoyance de jeune fille qui rend tout si facile et si doux ; ce fut alors que je me sentis plus triste, plus découragée que je ne l’avais encore été, même à la suite de mes querelles avec Arthur ; car ce n’était ni du dépit, ni de la jalousie, ni de l’humeur que je ressentais alors en parcourant ces appartemens fermés et déserts que j’avais vus si