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— LA PREMIÈRE RIDE. —

ramener la paix qui me blessait cent fois plus que ne m’aurait fait son opposition. C’était de se moquer de notre exagération, de nous dire en souriant qu’un peu plus tôt ou un peu plus tard nous cesserions de traiter notre amour avec tant d’importance ; c’était de relever par des plaisanteries spirituelles et sardoniques l’ennui que, par nos querelles, nous nous donnions à nous-mêmes. Enfin, il n’attachait d’importance à rien, et il possédait l’art cruel de vous faire honte d’en attacher même aux choses importantes.

Cependant, au milieu de toutes ces querelles, de toutes ces émotions, l’époque qui devait fixer mon sort arriva. J’avais besoin de mon acte de naissance, resté à la mairie de la campagne où je m’étais mariée ; je voulais aussi donner quelques ordres dans cette terre, où mon intention était de me rendre le lendemain de mon mariage.