Page:Collectif - Heures du soir 03.djvu/31

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
25
— UN MARIAGE. —

accent plus jeune encore un homme qui répondit à celui qui venait de parler, je me livre au contraire ; de toute la puissance de mon âme, aux séductions qui m’entourent, et je ne m’y livre pas seul. Le plaisir brille dans tous les yeux ; s’il vous laisse indifférent, il ne faut pas le nier.

— Je parle de mes impressions sans réfuter les vôtres, dit le comte de Bresseval, que madame de Golzan avait entendu le premier. Je ne voudrais pas, au prix de l’affection que vous me portez, vous voir atteint de ma grave folie. J’ai aussi mes rêves dans cette nombreuse réunion ; elle m’inspire un indéfinissable intérêt, lorsque je me mets à étudier les diverses physionomies de ceux qui la composent. Combien de chagrins, de petites douleurs étouffées pour venir à un bal, dont je découvre la trace sous le masque emprunté ! Je prête mille sensations, un monde de pensées aux