rances de fortune, de se contenter de la mienne, autant par fierté que par attachement pour son vieux parent, il aurait refusé ; mais, en attendant que notre mariage pût se conclure, nous vivions de cette vie d’amour qui fait de chaque jour un véritable enchantement. Cette vie me semblait si douce que j’en étais venue à redouter tout ce qui pouvait la changer ; cet événement arriva néanmoins : le grand-père d’Arthur mourut, et l’époque de notre mariage fut fixée.
Je n’essaierai pas de vous peindre la joie et l’ivresse que me témoigna alors M. de Seignelay, ni les craintes vagues qui se mêlèrent à mon bonheur ; il me tarde déjà d’arriver à la fin de mon récit. Est-il donc vrai qu’il est des impressions qui ne peuvent jamais s’oublier, des douleurs qui sont toujours sensibles ?
Quelque temps après la mort de son grand-père, M. de Seignelay me présenta