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— LE LIVRE DES FEMMES. —

térêt ; je ne comprenais plus d’ailleurs ces plaisanteries de salon qui sont presque toujours la suite d’un bon mot ou d’une nouvelle déjà dite ; quelques personnes avec qui je me plaisais jadis n’étaient plus là : il faut si peu de temps à Paris, pour disperser les réunions les plus intimes ! Puis des femmes nouvelles occupaient l’attention, on ne parlait que d’elles ; elles tenaient à leur tour le sceptre de la mode que j’avais possédé si long-temps.

Je sentis du vide, de l’ennui ; mon mari, qui m’était indifférent quand il vivait, était pourtant un lien, un appui que je n’invoquais jamais, mais qui m’empêchait de me croire aussi isolée. Quoiqu’il eût fait beaucoup de folies, il avait peu nui à nos intérêts ; il était chargé de nos affaires, qui retombaient alors sur moi, et cette occupation me rendait plus grave, plus sérieuse, m’ennuyait, enfin. D’ailleurs les derniers mois de la vie de M. Derby m’a-