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— LA PREMIÈRE RIDE. —

culture. La chasse était son plaisir favori, aussi recherchait-il avec empressement ceux qui partageaient le même goût.

Par suite de ces réunions, les femmes de ses voisins, également intrépides chasseurs, venaient chez lui chaque automne, et, cette saison passée, ne se revoyaient que de loin en loin, mais se trouvaient cependant aussi liées que des femmes peuvent l’être quand elles n’ont plus ni chaleur de cœur ni illusions.

La plupart d’elles possédaient de ces médiocrités désolantes à rencontrer sur un jeune et joli visage, mais dont on ne s’aperçoit pas chez une femme qui ne joue plus aucun rôle dans le monde. Elles avaient été plus ou moins jolies ; elles avaient aimé plus ou moins leur mari, avaient rempli leurs devoirs plus ou moins mal : c’est-à-dire que Dieu ne leur avait envoyé ni passions, ni remords. Leur vie de jeunesse