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— LE DERNIER RÊVE. —

à ces amis, dessillerait leurs yeux, et réveillerait dans leur cœur, tout d’un coup attendri, ce tardif remords de l’amour dont parle un autre grand anatomiste[1].

Tout au moins elle croyait pouvoir la confier au cœur des femmes, et trouver sympathie et sûreté parmi elles.

Moi aussi je crois à la sympathie, à l’amitié, à la franchise, à l’amour. Je crois encore à tout, mais avec précaution, et je m’arrange pour ne point me faire de mal, si quelqu’une de mes croyances vient à

  1. But I have lived and not lived in vain :
    My mind may lose its force, my blood its fire,
    And my frame perish even in conquering pain ;
    But there is that within me, which shall tire
    Torture and time, and breathe when I expire ;
    Something unearthly, which they deem not of,
    Like the remembered tone of a mute lyre,
    Shall on their softened spirits sink, and move
    In hearts all rocky now the late remorse of love.

    (Lord Byron. — Childe Harold.)