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— LE DERNIER RÊVE. —

j’étais agitée et m’attachais convulsivement à lui. J’implorais un moment encore ; il me répondit : « À demain »

Le lendemain il revint et ne me trouva plus. Sans doute qu’il comprit, et ses yeux louèrent le ciel en roulant une larme… Mais son cœur, un moment ému, se pacifia bientôt, et il reprit sa route dès long-temps tracée.

Pour moi, j’étais au but ; j’étais revenue sur la pierre d’où il m’avait une fois emmenée, et, mûre pour la tombe, après ce second apprentissage de la douleur, rien ne m’empêcha plus d’y descendre. Je n’eus pas une larme, pas une voix, pas un regard vers la vie ; la mesure de mes souffrances était comblée. Je compris à quoi il m’avait été bon, et mon cœur se brisa en même temps.


J’ai rédigé ces mots (car tout ce qu’on