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— LE LIVRE DES FEMMES. —

faux, de contraint, d’inexplicable est entre nous, comprime mon cœur et ma voix que j’étouffe sur son cœur.

Et pourtant je me connais bien à présent ; ils m’ont éclairée l’un et l’autre. Oh ! que je pourrais bien lui répondre, si elle m’interrogeait encore. Où est-elle ? J’ai soif de sa présence, de son souffle embaumé et rafraîchissant, de tout son être plus animé et plus transparent, pour ainsi dire, que l’on pénètre et qui vous pénètre en un moment ; qui achève en un moment ce qui prend des siècles à l’autre.

Ne dit-il pas lui-même, et ne m’a-t-elle pas répété avec sa grâce inimitable, qu’elle a une action dans tous les sentimens ! Ne m’a-t-elle pas dit : « Vous sentez que ce n’est pas la curiosité qui vous prie, mais j’ai beaucoup de sympathie, quand j’en ai. » Et son sourire et sa main achevaient : « J’en ai pour vous. » Pourra-t-elle me manquer et se démentir elle-même, si elle existe