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— LE LIVRE DES FEMMES. —

avait ce demi-jour si favorable à la beauté des femmes.

« Elle sera bien laide, » disait-il en entrant ; « ce serait bien dommage ! » ajoutait-il.

Sur une ottomane bleue de ciel, une femme était nonchalamment étendue ; elle était appuyé sur son bras droit et lisait.

Il fallait traverser le salon presque entier pour arriver jusqu’à elle. Mademoiselle de Rosemberg ne fit pas un mouvement pour le recevoir ; seulement elle leva les yeux de dessus son livre. La coquette voulait sans doute jouir de sa surprise : elle fut immense !

Il voyait devant lui la plus jolie figure de femme qu’il eût non-seulement rencontrée dans le monde, mais qu’il eût jamais rêvée dans ses extases d’amour.

De beaux cheveux noirs de jais, au milieu desquels se balançait une rose naturelle qui semblait n’avoir pas quitté sa