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— LE LIVRE DES FEMMES. —

« Elle ne prend donc jamais l’air ? se disait-il ; singulière femme ! Mais il y a de belles fleurs même en serre, » ajoutait-il ; et la curiosité le torturait.

Une fois, par une belle nuit qu’éclairait un beau clair de lune, il se promenait dans le parc, sur les onze heures du soir ; il aperçut une lumière à une croisée dont il n’avait pas encore vu les persiennes ouvertes. Était-ce le hasard qui les avait fait ouvrir ce jour-là ? ou bien était-ce le besoin de voir aussi le clair de lune ? Il l’ignorait ; mais il ne doutait pas que ce ne fût la chambre de mademoiselle de Rosemberg. Alors il étudia le moyen d’y parvenir ; il se dirigea à tâtons, au milieu des escaliers, jusqu’à la porte qui devait mener dans cette chambre, dont les fenêtres lui avaient paru éclairées. Quand il fut arrivé, il prêta l’oreille et entendit une voix de femme qui chantait : jamais voix plus douce et plus pure n’avait ainsi chanté. La musique était