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— LE LIVRE DES FEMMES. —

ans ! se disait Théodore ; c’est une obstination rare dans une femme. Est-ce un chagrin d’amour ? et vient-elle ici pleurer éternellement une faute dont le complice est peut-être encore trop aimé ? ou bien est-ce une monomanie ? Je le saurai. »

Le lendemain matin il sortit du château sans faire part de son projet ; il monta à cheval et se dirigea vers l’habitation de mademoiselle de Rosemberg. Mille réflexions se disputaient sa pensée pendant qu’il cheminait ; et il était loin d’être fixé sur ce qu’il ferait lorsqu’il entra dans la cour du château. Il descendit de cheval, le remit aux mains de quelqu’un qui s’en chargea, pénétra dans une salle basse, et au domestique qui lui disait que le régisseur, à qui sans doute il avait affaire, ne tarderait pas à venir, il répondit que ce n’était pas au régisseur, mais à mademoiselle de Rosemberg qu’il voulait parler. Le domestique le regarda fixement, d’un air fort étonné ; car,