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— LE LIVRE DES FEMMES. —

qui eût jamais étreint une poitrine humaine ; cauchemar de femmes bossues et boiteuses, dont il lui fallait détacher la ceinture et le bouquet d’oranger.

Et maintenant l’air pur de la campagne, le repos de l’esprit, la solitude même qui l’environnait, et qui n’était interrompue que par les soins affectueux de ses hôtes, avaient éclairci son cerveau et l’avaient arraché à cet horrible rêve.

L’ouverture des chasses amena au château une nombreuse compagnie. Il se retrouva au milieu de la société comme il y avait toujours été avant l’événement qui avait troublé sa raison. Chacun le félicita sur le retour de sa bonne santé ; et c’était sans danger maintenant qu’il pourrait retourner au sein des plaisirs.

Un jour que la chasse les avait éloignés de trois lieues aux environs, ils passaient dans une petite vallée au fond de laquelle coulait un ruisseau bordé de saules. Des