Page:Collectif - Heures du soir 03.djvu/197

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
191
— QUAND MÊME !… —

surprise de ces trois jeunes femmes quand elles se trouvèrent vis-à-vis les unes des autres ; il y avait de la honte encore plus que de la colère sur leur front. Emma fut la dernière à comprendre ; mais enfin, toutes avaient déjà deviné le perfide complot, lorsque Théodore ouvrit la porte et parut.

Les paroles se glacèrent sur sa bouche, lorsqu’il vit ces trois figures pâles de jalousie, de vanité blessée, d’orgueil désappointé. Il fut vaincu. Il venait leur jeter un insultant congé : c’était lui qui semblait, là, recevoir le sien. Il resta confus, et prononçait à peine quelques paroles qui, rassemblées, auraient pu passer pour des excuses.

Clémentine prit son parti la première ; elle lui lança un regard plein de raillerie et d’amertume. « Je devine, dit-elle ; c’est que Monsieur se marie : quant à moi, je lui souhaite une bossue ; » et cette idée la