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— LE LIVRE DES FEMMES. —

parce que c’est l’âge où l’on se fixe : votre expérience fait le reste.

Une jolie femme voulut le marier à une de ses amies. Ce fut elle qu’il accusa de son amour du célibat. « Oh ! si vous n’étiez pas mariée, » lui disait-il ; et l’imprudente, au lieu de donner un époux à son amie, imposa un amant à sa conscience.

Cependant, au milieu de ces plaisirs et de ces succès, Théodore voyait diminuer insensiblement le nombre de ses amis. Ce n’était pas que la mort les lui enlevât ; c’était pis, disait-il : c’était le mariage ; et un ami marié est si différent d’un ami célibataire qu’il ne pouvait pas se cacher que ce n’était même plus un ami. On le recevait encore quelquefois, mais en grande cérémonie ; mais la maîtresse de la maison était toujours encadrée dans une société nombreuse ; c’était à travers un rempart de grands parens que son mari la