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— LE NEVEU DE MOURAT-BEY. —

Abattue, expirante, lui souriant encore, elle le presse sur son coeur… « Noureddin ! prononce sa douce voix, ce matin l’amour ! … ce soir la mort !… »

Le jeune bey frémit ; mais ses membres affaiblis ne se raniment ni par le danger, ni par l’aspect de cette faible fleur dont la tige est tombée… Ses yeux cherchent vainement dans l’espace… ; ils reviennent sur Zuhra… La destruction et la mort sont partout…

Il rassemble toutes ses forces.

« Zuhra ! je ne puis arroser ton tombeau de mes larmes !… le désert les a séchées ; mais il me reste du sang… le voici… » Il dit, et le fer a percé son noble cœur !… Leurs âmes de feu se confondirent ; la terre put entendre leur dernier soupir… Ce fut encore un serment d’aimer, mais il ne devait s’accomplir que dans le ciel !…

Ainsi finirent ces enfans de l’Orient !…