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— LE LIVRE DES FEMMES. —

Déjà quelques voyageurs avaient éprouvé cette défaillance et cet engourdissement, précurseurs de la mort que donne le simoon. Chacun alors cherche son salut ; les uns dans une fuite rapide que l’ouragan aura bientôt devancée ; d’autres se précipitent sous les chameaux ; d’autres encore se voilent de leurs turbans… Vaines précautions… Cette masse de sable que le simoon amène de la Libie doit tout engloutir !…

« Zuhra ! » s’écrie Noureddin ; et il a saisi les chameaux qu’un sentiment de conservation faisait fuir, et qui entraînaient le palanquin de Zuhra… Mais la flèche n’est pas plus prompte que ce vent empoisonné : c’était seulement retarder de quelques instans le malheur qui les menaçait…

Les chameaux sont tombés sans vie… Zuhra anéantie jette un regard sur son amant qui déjà la recevait dans ses bras…