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— LE NEVEU DE MOURAT-BEY. —

le fils du célèbre chef aurait paru sous les portiques du caravansérail de Gizéh que Zuhra n’aurait pas fait un mouvement qui annonçât une nouvelle émotion.

« Cher Noureddin, lui disait sa pensée, viens te reposer ici près de ce monument d’Ibrahim qui reçut nos sermens à Desouck ! viens ; le doux rêve du passé remplira ton sommeil, et l’ange qui donne la verdure et l’ombre aux rives du Nil te couvrira de son aile pour rafraîchir tes sens… Que dis-je ? ton approche n’enflammera-t-elle pas les miens, puisque déjà j’éprouve cette attraction invincible qui égara mon imagination ?… Je te sens près de moi… Je reçois tes caresses, et je m’enivre du bonheur d’être à toi tout entière mon ami ! quelle félicité du ciel pourrait égaler tant de bien ? Mais où m’entraîne mon cœur ?… Tu ne peux approcher de celle qui t’aime avec idolâtrie ; au lieu du pouvoir de ton père, ta vie s’écoule dans la