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— LE LIVRE DES FEMMES. —

gétation enrichissait le paysage, et quelques barques amenées sur la rive complétaient le tableau.

Les femmes Goublis furent puiser l’eau glacée de la fontaine d’Ibrahim ; les esclaves posèrent les nattes, les tapis, les coussins aux pieds de Zuhra ; l’eau fraîche et limpide lui fut offerte ; puis les dattes, les confitures, les gelées et le laitage parfumé.

L’émir et les officiers du vice-roi savourèrent le café, la fumée de leurs pipes, et les sorbets, qui furent remplacés par le riz, les gâteaux et les épices.

Puis les femmes apportèrent à laver à la princesse, et l’eau de rose fut versée sur toute sa personne. On se remit en marche, et, de son palanquin, Zuhra put encore suivre des yeux la sommité du dernier kiosque de Gizéh qui se perdait dans la vapeur et se confondait avec les masses imposantes de cette végétation du Delta. C’était un songe pour l’âme préoccupée de Zuhra, et