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— LE LIVRE DES FEMMES. —

milieu d’un ciel bleu, réveillèrent bientôt sa pensée. » Ce palais, dit-elle, a été le berceau de Noureddin. Là, il vivait plein de joie ; son jeune cœur s’ouvrait à l’espérance, au plaisir ; les idées de gloire, de grandeur, s’offraient à sa brillante imagination. Maintenant que fait-il ? Règne-t-il sur ses braves Mameloucks comme il règne sur Zuhra ?… toi, dont la voix ressemble au son qui fait vibrer le cœur, dont les mots sont persuasifs comme l’espérance, viens près de moi. Il me manque ici ta tendresse, et nous avons tous deux besoin d’appui. Viens me parler de ce jour qui fixa ma destinée… Laisse aux femmes de l’Europe le soin d’effacer jusqu’aux traces de leurs sacrifices et de leur amour. Le Dieu de la nature, en donnant la vie à notre heureux climat, a gravé profondément dans nos cœurs cette pureté de l’âme qui honore et respecte toujours le dévoûment absolu et l’abnégation. Pour conser-