comme l’ange El-Mahadi[1] qui m’aie voué ton âme sans réserve… Viens, ma vie est là, sur ton cœur ; la mort où tu n’es pas… »
C’est ainsi que, sur la barque du jeune Bey, s’écoulaient les heures de la nuit. Minckiée[2] était déjà dépassée, et l’on se dirigeait sur Kéné, terme incertain de ce hasardeux voyage.
Mais déjà la nuit brillante et silencieuse montait majestueusement vers la voûte des cieux ; les ombres s’évanouissaient en vapeurs argentées ; les flambeaux de la nuit ne rendaient plus qu’une clarté mourante : l’étoile seule de l’orient scintillait à ! horizon en annonçant l’aube matinale. Dans les nuits agitées, c’est l’heure où le sommeil arrive doux et rafraîchissant sur les paupières des malheureux ; mais Noureddin ne dort plus… La clarté du jour