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— ESQUISSES DE VOYAGES. —

et de fatigue depuis que j’ai quitté notre vieille Angleterre, je ne rapporte rien, rien qu’une scène moderne d’Égypte, que la femme de notre consul au Caire m’a racontée, et que j’extrais ici de mes notes pour vous, Sara, pour vous que j’aime comme une sœur qui m’aime, comme un ange qui me protège, comme une amie dont l’indulgence m’est assurée… Oh ! que ma main tremble, que mon cœur est oppressé quand je songe que vous m’avez donné une tâche d’écrivain à remplir, et que mes nouvelles seront lues peut-être par lord *** ! Oh ! n’en faites rien, Sara : savez-vous que les hommes ont dit que le talent d’écrire chez une femme étouffait sa vertu…

Pauvres femmes ! il leur sera donc toujours défendu de dire ce qu’elles pensent ou ce qu’elles sentent !…

Je quitterai Paris dans les beaux jours d’avril ; si je vais en Italie (le cœur me bat