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— LE LIVRE DES FEMMES. —

lez que je vous écrive pour vous parler des charmes de Paris, et je vous raconte mes impressions ; vous voulez que j’essaie de distraire le mal qui ronge votre cœur, et je vous attriste encore ; pauvre Sara !… Vous voulez que je vous adresse le fruit de mes voyages, et que chaque lettre renferme une nouvelle dérobée aux mœurs du pays que je parcours, et cette première missive, comme les prétentieuses préfaces, ne vous apprend rien que l’impuissant orgueil de l’auteur.

Me voyez-vous quittant l’Angleterre pour aller chercher madame de Lamartine en Égypte et en Syrie, et m’enfuyant épouvantée au bruit des canons d’Ibrahim, puis arrivant à Marseille, en même temps que les malheureux malades d’Alger, et enfin à Paris, avec la saison des bals par souscription !

Eh bien ! de tant de projets conçus avant de nous séparer, de tant de mouvemens