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— LE LIVRE DES FEMMES. —

Lindus qui baigne les pieds de Lincoln. Gravissez aussi cette colline sur le versant de laquelle la ville s’étale au soleil, et montez revoir sa magnifique cathédrale, dont nous avons tant de fois dessiné l’admirable ensemble et les ravissans détails[1].

Ah ! n’enviez pas mon sort ici ; figurez-vous une ville plus sale qu’aucun de nos villages, des rues étroites comme les ruelles qui conduisent à la Tamise, des trottoirs larges comme le Bombazin de Norwich, et puis des salons où une politique de plomb domine, écrase tout ; des politesses empressées, des affections nulles, le sourire sur toutes les lèvres, l’égoïsme au fond de tous les cœurs !… Ah ! restez, restez, Sara, ou plutôt ne vous plaignez plus

  1. La cathédrale de Lincoln est un des premiers et des plus beaux monumens de la Renaissance. Elle fut fondée par Guillaume Rémi de Fécamp, évêque de Lincoln, en 1088, et embellie par les cardinaux Henri de Beaufort et le fameux Thomas Wolsey.