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— LE LIVRE DES FEMMES. —

La foule, en se dérangeant, murmurait sourdement.

Cependant les soins de Matéo semblent ranimer un instant Bellica ; ses yeux se rouvrent, puis ils se referment, et puis ils revoient la lumière comme à travers un voile qu’ils ne peuvent percer. Les touchantes et pieuses exhortations du solitaire ramènent un instant à la vie son âme errante. Les noms de la Vierge et des saints sortent de ses lèvres, blanches alors comme la guimpe qui voilait son sein. L’ermite la console et l’absout ; il lui présente le Christ, image de souffrance et de pardon. La foi de Bellica s’est réveillée, et son dernier regard est empreint de confiance. Bientôt les sanglots du fidèle Matéo et les prières du solitaire ne furent plus répétés que faiblement par les échos des vallées, puis tout redevint calme, Bellica fut déposée dans la fosse préparée pour l’ermite.