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— BELLICA. —

la mort, tombe sans vie auprès du buisson en poussant un cri déchirant. La courtisane a souri, et don Celebès, silencieux, semblait invoquer le trépas.

Matéo accourait hors d’haleine, et, par un premier mouvement, il met la main sur la garde de son épée. Don Celebès le terrasse par son dédain.

Ce serviteur dévoué ne voit plus que sa maîtresse ; nul n’eût osé lui disputer un si noble fardeau : il prend Bellica dans ses bras, et la porte à la cabane de l’ermite… Don Celebès, retenu par un respect involontaire, peut-être aussi par les charmes d’Elvira, qui mettait tout en œuvre pour triompher de son hésitation, reste immobile : était-ce honte, remords ou désespoir ? le lecteur en décidera. Mais ce même jour, et ce fut le dernier, Elvira fut aperçue dans les rues de Grenade, traînée dans un char par deux coursiers superbes et d’un grand prix, et conduite par son amant.