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— BELLICA. —

larme roula dans ses yeux, une de ces larmes qui expriment la douleur, sans la soulager.

L’Andalouse se tut, et malgré elle, par un dernier regard vers un passé qu’elle fuyait, elle fredonna une romance amoureuse.

Matéo sourit.

Ils sont arrivés au pied d’un escarpement aride. — « Descendons, dit Bellica ; il faut gravir encore cette colline, puis nous goûterons le repos. Le solitaire me l’a promis, » murmura-t-elle tout bas… Matéo court à sa maîtresse. Elle descend ; et, tandis que le serviteur attache la mule au pied d’un roc, elle s’élança, légère comme un jeune chamois, au haut de la maigre colline. Son âme était trop ardente pour ne pas lui faire désirer le terme du sacrifice. Un vallon ombragé s’étendait au pied de la montagne, et un torrent y épanchait ses eaux limpides. « Le beau vallon ! »