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— BELLICA. —

seul habitant de ces montagnes, la fit tressaillir. Toutes ses illusions s’évanouissaient devant ce miroir de vérité. L’ermite se tut en prodiguant ses soins. Mais Bellica ne douta pas qu’elle ne fût devinée. Promettre de revenir lui parut l’expression de sa reconnaissance. Elle revint en effet, et l’éloquence persuasive du vieillard parvint peu à peu à lui inspirer la courageuse résolution de renoncer à cet amour qu’elle s’efforçait de purifier par sa constance.

Elle marchait cette fois d’un pas assuré, décidée à ne pas retourner en arrière ; mais ce jour-là encore elle eût été bien aise que la mort l’eût saisie avant la consécration solennelle d’une résolution qui lui avait tant coûté.

Un serviteur, dont vingt ans et plus de dévoûment à son père n’avaient fait qu’accroître la fidélité, l’accompagnait toujours dans ses courses ; aujourd’hui en-