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— BELLICA. —

passion dans son regard. Un hasard avait révélé la préférence de Bellica pour don Celebès ; on la plaignait sans la soupçonner ; elle ignorait cette compassion qui l’eût si douloureusement éclairée.

Don Celebès, aussi adroit qu’intrépide, avait triomphé, dans l’arène, d’un taureau redoutable ; mais, au moment d’expirer, cet animal furieux, rugissant de rage, avait, par un dernier retour de ses forces, renversé cheval et cavalier. Un mouvement d’effroi avait suspendu la respiration de tous les spectateurs : attentifs, ils attendaient dans le plus profond silence ; mais le cheval était resté seul sur le carreau, et le cavalier, bientôt dégagé, avait achevé son redoutable adversaire, aux cris unanimes d’une multitude ivre de joie. Bellica n’avait pu supporter l’idée du danger qu’allait courir son amant, et après avoir fait inutilement ses efforts pour le faire renoncer à ce combat, qu’Elvira